Fluctuat Nec Mergitur
Mais moi aussi vous m’avez beaucoup manqué. Et pour sûr, ceux qui pensaient que je n’étais qu’un Cassandre dont la source d’inspiration ne saurait venir que des méfaits des joueurs du PSG, pour sûr que mon absence des terrains de jeux a dû les conforter. Peu importe, d’un Vert à l’autre, Paname aligne les matchs avec une constance qu’on ne lui connaissait plus depuis… depuis longtemps. 8 matchs consécutifs, 7 victoires mais surtout, une équipe qui joue bien, qui joue haut et dont la confiance semble être de mise. Pour ceux qui douteraient encore de l’importance d’une dynamique dans une équipe de foot, le match d’hier est venu comme une leçon. A voir le petit Makonda enchaîner roulettes et centres au cordeau, on pourrait se demander ce qui se passe dans ce club. Pour le coup, on entend moins les poncifs habituels sur la propension pharaonique de Paname à broyer ses joueurs. Hier, au coup d’envoi, ils étaient trois produits pur beurre alignés pour jouer un 16ème de finale d’UEFA. Si ‘Black Manba’ Sakho est le fer de lance de cette génération presque dorée, Chantôme et Makonda donc (on aura goûté le nouveau jeu de mots de l’Equipe du jour : « le trip de Makonda », tellement évident…) ont fait montre d’une belle envie. Comme quoi, quand tout va bien. Car ne nous y trompons point, cette nouvelle génération dite 90 à laquelle on peut adjoindre Partouche n’est ni meilleure ni pire que les précédentes. L'année dernière, le même Tripy aurait sombré corps et âme, purement et simplement. Seulement, quand une équipe tourne, même Pancrate serait susceptible de faire un match correct… Ajoutez à cela un Roro qui revient fort (encore deux mois comme ça et il pourra à nouveau ouvrir sa gueule) et la donne est forcément changée. Mais surtout, ce Paris joue haut, ne donne plus l’impression de subir et c’es un changement pour le moins notable. Il faut croire que les vertus d’un Makélélé replaçant son monde (Clément aurait indiqué que son rôle avait beaucoup évolué à son contact) ont pour le moins porté leurs fruits. Impossible de passer sous silence le travail de la grande gigue Woaro. Ce dernier semblait s’être mis en grève le temps d’une mi-temps (je précise, c’est du quatrième degré, je ne suis pas désireux de relancer une polémique entre Mancino et Stardust sur la place de l’Etat dans l’histoire post-colonialiste de notre pays…) avant de prouver à Domenech qu’il avait bien sa place en EDF…
(plus haut Arsène, plus haut...)
Tout irait donc pour le meilleur des mondes si ce n’était cette « affaire » de double coup de boule et de tacle un peu trop haut qui nous colle au corps comme un Riolacci sur sa proie. On susurre ici et là que Monsieur Claude pourrait échapper à la sanction sur la grâce de son nom. J’attends de voir pour le croire. Et quand bien même. Claudio protégé par les arbitres ? Peut-être. Encore que. Il faut quand même se rappeler que les arbitres n’ont pas eu le coude léger au moment de distribuer en début de saison. Qui plus est, je me gausse en lisant des joueurs comme N’Day s’insurger dans le registre : « si ça avait été moi, c’était rouge direct ». Bah oui. N’Daw n’est pas Makélélé, saluons le bel élan de lucidité. Surtout, on parierait bien que c’est ce même petit monde qui se félicite lorsque le PSG est sanctionné pour (au choix) ses entraîneurs trop turbulents, ses accrochages de maillot, ses blessures involontaires mais quand même (Frau) et tutti quanti. Pour rappel, Djibril Cassé n’était pas un aussi nom aussi ronflant que Maké quand il s’en tira les doigts dans le nez les mains dans le poche. Alors je pose la question : « où est le problème ? ». Bien sûr, ma mauvaise foi ne saurait passer totalement entre les gouttes d’une commission servile. Il est donc attendu que Séssegoal prenne un peu pour la patrouille. Ici, à PSB, on évalue la dite sanction à deux matchs. Pour l’exemple. Plus serait évidemment un beau foutage de gueule quand on sait que des Diawara et autres Julien Rodriguez ont étaient absous de gestes pourtant pas jolis jolis. Mais bon, quand Chamakh sort en compote de son match, on vante les mérites marseillais à mettre le pied… Il y a peu encore, on vantait leur « bô jeu ». Que voulez-vous, chez nous, on vantera notre capacité à mettre la tête… n’empêche, on n’ose imaginer une double absence Séssegnon-Maké, les deux joueurs à l’origine de notre refondation, l’un pour sa capacité à exploser (autre chose que des tronches) et l’autre pour son rôle de G.O.
En attendant le verdict, on aura eu confirmation que Charles Villeneuve s’était bien barré du PSG. La preuve, Wenger revient faire ses courses chez nous. Après avoir acheté Anelka pour 5 millions de francs sonnants et trébuchants, le bonhomme veut nous racler Black Mamba pour 5 patates d’euros. Certes, il y a du progrès mais c’est encore bien peu… bien trop peu. Ce dernier ne devrait pas selon toute vraisemblance suivre le même chemin que l’ancien parisien Ljuboja, parti pour tenter l’aventure en… Macédoine (sic). Donc, 5 millions, c’est non. Pour le reste, à la question, comment faire durer le plaisir et avant de jouer samedi, il vous reste l’option du jeudi soir : une séance de sado-masochisme en compagnie de Thierry Roland et Jean-Michel Ferreri pour s’entendre dire que Samassa est un magnifique attaquant et que lui aussi, à l’image de Dimitry Sytchev, devrait bientôt figurer au palmarès du ballon d’or. Qui sait, vous serez peut-être récompensé d’un résultat à faire pleurer dans les foyers français… beau comme une Marseillaise chantée à tue-tête face à une équipe allemande ? ah, quelle drôle d’époque…