Foot & cassoulet
Comme je vous le disais par ailleurs, je reviens d’un périple dans le sud de
Voilà, c’est dit, j’aime ce sport. Maintenant, je le dis aussi, cette montée en puissance s’accompagne d’un relent anti-footballistique qui a tout pour me déplaire, quand il ne se teinte pas d’un « bon chic bon genre » du plus mauvais goût. Prenez ma petite personne dans son burlingue au turbin. Ma porte barrée d’articles de journaux sur la débâcle parisienne, estampillée là par des collègues qui me veulent du bien. Et bien que croyez-vous ? Au-delà des railleries finalement « bon enfant » sur le club de mon cœur (il ne faut pas supporter ce club si l’on ne peut pas supporter cela), je dois en plus me coltiner un gus qui me fait avec un sourire entendu, que lui, son truc, « c’est le rugby »… ah, nous voilà donc en bonne compagnie, c’est en tout cas ce que je dois supputer…
(viser haut et fort, un sport idéal pour Bernard Mendy...)
Et voilà que l’autre jour sur RMC, mes soupçons se trouvent renforcés par Daguin qui nous raconte que si la Coupe du Monde ne provoque pas des folies dans les rues de France et de Navarre, c’est (je cite) « parce qu’au rugby, nous ne sommes pas des excités. Nous allons réussir parque nous sommes intelligents ». Voilà, et nous, les footeux, on est des cons. Avant, c’étaient les sportifs dans leur globalité qui avaient le droit à cette étiquette. Grâce au rugby, maintenant, on a une chance de s’en sortir, ouf.
(le point commun entre le supporter du PSG et l'Anglais: l'abnégation)
Moi, qui aime le rugby (je vous le rappelle au cas où, ça fait toujours bien de le caser…), je dis autre chose, et je le dis brutalement. Le rugby est un sport compliqué, issu de l’aristocratie universitaire britannique et donc le public est à son image : riche et bien éduqué. Faut-il en faire une lutte de classes pour autant ? je ne le crois pas mais c’est pourtant ce que je vois à longueur de journée lorsque l’on oppose la violence du foot au pacifisme du rugby et tous ces poncifs du genre. La vérité est peut-être toute autre. Le rugby ne concerne qu’une partie de la population quand le foot concerne tout le monde. Que l’on ne s’y trompe point, la France pourra bien gagner la coupe devant les blacks au mois de novembre, on ne verra pas un million de personnes sur les Champs (première depuis la Libération…). Voilà, le foot, c’est aussi ça. A côté de la violence, une capacité à fédérer et à passionner inégalés et c’est aussi cela qui me plait. Pour tout vous dire, je suis allé à Murrayfield, un temple du rugby mondial. C’était top. C’était la fête et tout et tout. Un esprit hyper convivial à boustfailler de cochonaille et boire du picrate. Miam miam. Ouais sauf que les mecs autour de moi étaient venus en famille, en Barbour et que la Rover n’était pas loin. Ça, c’est sûr, ça change du bourrin briton qui boit de la binouze mais franchement, avoir un anglais qui hurle tout un match et lui coller deux pions en deux minutes à Lisbonne, vous connaissez beaucoup mieux comme trip ?
Voilà, un billet digressif qui n’avait pas pour but d’amplifier les antagonismes mais bien plutôt d’offrir un peu de crédit à la chique, celle-ci se faisant violemment taper récemment et n’étant par ailleurs pas aidée par les scandales qui le gangrènent… en attendant, pour samedi, allez le Stade !
PS : pour info, le sport national en Ecosse, c’est bien le foot… ;-)